Atropos des Jours (Française)

Alors la parole se déploya comme une toile
et au centre l’espace fut capturé,
attendant l’araignée goulue.
Celle-ci enjamba la nervure de la feuille verte,
là où nichait l’eau limpide,
ses pattes de devant et ses pattes de derrière en équilibre,
traînant et ajoutant sa robe répugnante,
elle partit de l’ombre de la parole,
descendant de notre côté,
puisque c’est nous qui fixons les dimensions de l’espace
et que l’espace tisse sa forme autour de nous,
puisque c’est nous qui sommes l’espace même
et que l’espace existe dans l’espace grâce à nous.

Atropos des Jours
Traduction J. Kaminski